technique MIV maturation in-vitro

article du quotidien grenoblois "le dauphiné libéré du jeudi 1er mars 2007"

Santé Quand l'AMP fait ses preuves...

Maëline, bébé de l'espoir

Elle n'a que quelques jours et fait le bonheur de ses parents. L'enfant a été conçue par Maturation in vitro MIV au centre d'AMP de Grenoble-Belledonne, en Isère.
L'un des 4 centres en France à pratiquer cette technique, encore peu répandue, mais ô combien prometteuse...

Juillet 1978 : Louise Brown, 1er bb éprouvette en Angleterre conçu par FIV
1982 : bb Amandine née en France, mm technique
date clé de l'AMP Grenoble-Belledonne :
1985 : Fabrice, 1er bb FIV
1986 : 1er jumeaux FIV
1987 : 1er jumeaux après transfert d'embryons congelés
1995 : première ICSI
1998 : classement du centre 1er en FIV, 3è en ICSI


28 ans plus tard, les solutions thérapeutiques ont évolué. La FIV classique, procédé qui consiste à mettre en contact une ovule et un spermato en dehors de l'appareil reproducteur féminin s'est perfectionnée avec la micro-injection de spermato (ICSI), la congélation des embryons, le diagnostic préimplantatoire et maintenant la MIV.
Cette technique complémentaire à la FIV a permis à Maëline de voir le jour.

FIV, MIV quelle différence ? Le principe de la MIV Maturation in vitro consiste à prélever, sous anesthésie, des ovocytes à un stade précoce "dit immatures" et à les faire "mûrir" pendant 28h en laboratoire dans un milieu de culture adapté.
Une fois fécondés dans une éprouvette, les ovules sont alors réimplantés dans l'utérus comme une FIV OU ICSI (le spermato est prélévé puis injecté dans le cytoplasme de l'ovule) classique. Si la technique se révèle plus astreignante pour le labo, l'avantage pour les patientes est loin d'être négligeable.
Comme le dit le docteur Jacquet, médecin biologiste et directeur du labo de l'AMP, "au delà de la diminution du coût des traitements hormonaux, cette technique de maturation des ovocytes ne nécessite pas de stimulation ovarienne, et de ce fait, ne présente pas de risque d'hyperstimulation grae pour les patientes". Contrairement au FIV qui nécessite des injections quotidiennes d'hormones sur une durée d'environ 3 semaines afin d'avoir une quantité suffisante d'ovules mûres, avec les aléas qu'elles occassionnent : douleurs, vomissements...
Pour autant, ausi prometteuse soit elle, la MIV, considérée à tort ou à raison comme la tentative de la dernière chance, ne s'applique aujourd'hui qu'à certains cas limités d'infertilité, et précisément à des patientes à risque élévé d'hyperstimulation ovarienne ou présentant un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Car, selon le docteur Sage, obstéricien-gynéco, "la technique, pour l'heure, fonctione moins bien sur des patientes dites standard".
La MIV s'appliquera-t-elle un jour à toutes les FIV ? La question n'est pas encore d'actualité, mais elle est légitime dan sla mesure où cette technique ne nécessite donc aucune stimulation hormonale. Le souci "écolo" est déjà pris en compte dans les pays nordiques qui commencent à proposer cette technique en première intention. Aujourd'hui, les résultats en terme de taux de grossesse restent bien inférieurs à ceux de la FIV classique. Et depuis 2002, quelque 30 naissances ont eu lieu en France (près de 400 dans le monde), là où la FIV en compte plus de 8000 par an.
Mais la médecine avance. Et le docteur Jacquet d'insister : "L'essentiel est d'élargir la palette de nos techniques d'AMP et de les améliorer. Si la MIV ne doit pas être considérée comme un remède miracle, elle est uen avancée considérable dans le traitement de l'infertilité et apporte une autre solution thérapeutique là où la FIV ne marche pas". Patience, donc.